8. Enregistrement de brosse animée

Après que vous l’ayez créée, votre nouvelle brosse est dans une fenêtre d’image et vous allez l’enregistrer au format .gih par Fichier Enregistrer sous… . Puis après avoir indiqué un nom avec l’extension .gih dans la fenêtre qui s’est ouverte et pressé le bouton Enregistrer, la fenêtre suivante va s’ouvrir :

Figure 7.18. La fenêtre de dialogue des brosses animées

La fenêtre de dialogue des brosses animées

Boîte de dialogue apparaissant lors de l’enregistrement d’une brosse animée


Cette fenêtre de dialogue comporte de nombreuses options pas toujours faciles à comprendre. Elles vous permettent de régler l’animation de votre brosse.

Espacement (%)

L’Espacement est la distance entre deux marques de la brosse quand vous tracez un trait avec le pointeur. Vous devez considérer que dessiner avec une brosse est comme donner des coups de tampon. Si l’espacement est faible, les coups de tampon seront très rapprochés et le trait paraîtra continu. Si l’espacement est grand, les coups de tampon seront séparés : c’est intéressant avec les brosses figurées, comme le « poivron vert ». La valeur varie de 1 à 200 et ce pourcentage correspond au « diamètre » de la brosse : 100% est 1 diamètre. À 50 les poivrons se chevauchent à moitié (1/2 diamètre du 1er au 2ème), à 100 ils sont bord à bord (1 diamètre), à 150 ils ont 1/2 diamètre d’écart (1 diamètre et 1/2) et à 200 ils ont 1 diamètre d’écart (2 diamètres).

Description

C’est le nom donné à la brosse, qui apparaîtra en haut de la fenêtre de sélection des brosses (en mode grille) quand la brosse sera sélectionnée.

Taille des cases

C’est la dimension des cases que vous voulez découper dans les calques… Par défaut, il n’y a qu’une case par calque et les dimensions indiquées sont celles du calque. Il n’y a alors qu’un aspect de la brosse par calque.

Nous pourrions très bien n’avoir qu’un seul grand calque et découper à l’intérieur les cases qui serviront pour les différents aspects de la brosse animée.

Par exemple, nous voulons une brosse de 100x100 pixels avec 8 aspects différents. Nous pouvons prélever ces 8 aspects dans un calque de 400x200 pixels (4x100 sur 2x100 -> 4x2=8 cases), ou dans un calque de 300x300 (3x100 sur 3x100 -> 3x3=9 cases) mais alors avec une case vide inutilisée.

Nombre de cases

C’est le nombre de cases (une case par aspect) à découper dans chaque calque. Par défaut, c’est le nombre de calques puisqu’il n’y a qu’un calque par aspect.

Afficher comme :

C’est l’expression de la façon dont vous avez arrangé les cases sur les calques. Si par exemple vous avez placé huit cases à raison de deux cases par calque sur quatre calques, GIMP affichera : 1 rangée(s) de 2 colonne(s) par calque.

Dimension, Rangs, Sélection

C’est là que les choses se compliquent ! Des explications sont nécessaires pour comprendre comment arranger les cases et les calques.

GIMP commence par récupérer les cases dans chaque calque et à les empiler dans une pile FIFO (First In First Out : Premier entré, Premier sorti. Donc le premier entré est en haut de la pile pour pouvoir sortir le premier et le dernier entré est en bas de la pile). Dans notre exemple 4 calques de 2 cases chacun, on aura, de haut en bas, la première case du premier calque, la deuxième case du premier calque, la première case du deuxième calque, la deuxième case du deuxième calque…, la deuxième case du quatrième calque. Que vous ayez placé une case par calque ou plusieurs cases par calque, le résultat sera le même : toutes les cases seront récupérées ainsi et empilées dans une seule pile. Vous pourrez voir cette pile dans le dialogue calque du fichier .gih résultant.

Dans un deuxième temps, GIMP crée, à partir de cette pile, un tableau informatique ayant les Dimensions que vous aurez indiquées. Vous disposez de quatre dimensions.

En informatique, un tableau se présente sous la forme tableau(x,y,z) pour un tableau à 3 dimensions. Il est facile de se représenter un tableau à 2 dimensions : sur une feuille de papier, c’est un tableau avec des lignes et des colonnes. Avec un tableau à 3 dimensions, on ne parle pas de lignes et de colonnes, mais de Dimensions et de Rangs. La première dimension constitue l’axe des x, la seconde l’axe des y, et la troisième l’axe des z. Chaque dimension possède des rangs de cellules.

Pour remplir le tableau, GIMP va récupérer les cases sur la pile en commençant par le haut. Sa façon de remplir le tableau évoque le fonctionnement d’un compteur kilométrique : les chiffres du rang de droite tournent jusqu’à leur maximum et alors ceux à gauche commencent à tourner. Si vous avez des souvenirs de programmation Basic, vous aurez, avec un tableau(4,2,2) la succession suivante: (1,1,1),(1,1,2),(1,2,1),(1,2,2),(2,1,1),(2,1,2),(2,2,2),(3,1,1).... (4,2,2). Nous verrons ça plus loin dans un exemple.

Outre le numéro de rang que vous donnez à chaque dimension, vous pouvez lui ajouter un mode Sélection. Vous disposez de plusieurs modes qui seront appliqués lors du dessin :

Incrémentiel

GIMP choisit un rang dans la dimension concernée en fonction de l’ordre que les rangs ont dans cette dimension.

Au hasard

GIMP choisit un rang au hasard dans la dimension concernée.

Angulaire

GIMP choisit un rang dans la dimension concernée selon l’angle de déplacement de la brosse.

Le premier rang est pour la direction 0°, vers le haut. Les autres rangs sont affectés, dans le sens horaire, d’un angle dont la valeur est 360/nombre de rangs. Ainsi, avec 4 rangs dans la direction concernée, l’angle tournera de 90° horaires à chaque changement de direction : le second rang prendra la valeur 90° (vers la droite), le troisième rang 180° (vers le bas),et le quatrième rang 270° (-90°) (vers la gauche).

Vitesse, Pression, Inclinaison x, Inclinaison y

Ces options concernent les tablettes graphiques perfectionnées.

Exemples

Une brosse animée à une dimension

Tout ça c’est bien joli, mais à quoi ça sert ? Nous allons voir ça progressivement. En fait, vous pouvez placer dans chaque dimension les cases qui donneront une action particulière à votre brosse animée.

Commençons par une brosse à 1 dimension qui nous permettra d’étudier l’action des modes de Sélection . Nous pouvons la représenter ainsi : Pour cela, suivez les étapes suivantes :

  1. Ouvrez une nouvelle image de 30x30 pixels, RVB avec un Type de remplissage transparent. Avec l’outil Texte, créez 4 calques représentant respectivement 1, 2, 3, 4. Vous pouvez effacer le calque « Arrière-plan ».

  2. Enregistrez cette image d’abord au format .xcf pour sauvegarder vos calques puis enregistrez-la sous le format .gih.

  3. Le dialogue d’enregistrement s’ouvre d’abord : choisissez le répertoire de destination de votre image. Validez. La fenêtre de dialogue GIH s’ouvre : choisissez un espacement de 100, donnez un nom, une taille de case de 30x30, 1 dimension, 4 rangs et indiquez « incrémentielle » pour sélection. Validez.

  4. Vous pouvez avoir des difficultés à enregistrer directement dans le répertoire des brosses de GIMP. Dans ce cas, placez manuellement le fichier .gih dans le répertoire /usr/share/gimp/gimp/2.0/brushes. Revenez dans la Boîte à outils. Cliquez sur l’icône des brosses pour ouvrir le dialogue des brosses et cliquez sur Actualiser les brosses. Votre nouvelle brosse apparaît dans la fenêtre des brosses. Sélectionnez-la. Choisissez par exemple l’outil Crayon pour dessiner dessus. Faites un cliquer-glisser sur une nouvelle image :

    Vous voyez 1, 2, 3, 4 se suivent dans l’ordre.

  5. Reprenez votre image .xcf et enregistrez-la en .gih en choisissant cette fois la sélection « Au hasard »: les chiffres sont affichés :

  6. Choisissez la sélection « angulaire  » :

Une brosse animée à 3 dimensions

Nous allons maintenant créer une brosse à 3 dimensions permettant de dessiner une main dont l’orientation change suivant la direction de la brosse (4 directions), alternant régulièrement main droite et main gauche, et changeant de couleur de façon aléatoire (noir/bleu).

La première question qui se pose est le nombre d’images nécessaires. Nous réserverons la première dimension (x) aux 4 orientations de la main. La deuxième dimension (y) sera pour l’alternance Gauche/Droite et la troisième (z) pour la variation entre deux couleurs. Une telle brosse aura besoin d’un tableau semblable au tableau 3D que nous avons utilisé comme exemple (4,2,2) : Il y a 4 rangs dans la première dimension (x), 2 rangs dans la deuxième dimension (y) et 2 rangs dans la troisième dimension (z). Nous voyons que le nombre de cases, qui correspond au nombre d’images, est de 4 x 2 x 2 = 16.

  1. Création des images de la dimension 1 (x)

    Ouvrez une nouvelle image 30x30 pixels, RVB, avec Type de remplissage Transparence. En vous aidant du zoom, dessinez l’image d’une main gauche les doigts vers le haut. Enregistrez-la sous le nom handL0k.xcf pour "hand Left 0° Black".

    Ouvrez le dialogue Calques. Double Cliquez sur le calque pour ouvrir le dialogue Attributs du Calque et le renommer en « handL0k ».

    Dupliquez le calque. Laissez uniquement le calque dupliqué visible, sélectionnez-le et appliquez-lui une rotation de 90° (Calque/Transformer/Rotation 90° sens horaire). Renommez-le en handL90k.

    Effectuez les mêmes opérations pour créer handL180k et handL-90k (ou handL270k).

  2. Création des images de la dimension 2 (y)

    Cette dimension possède 2 rangs, un pour la main Gauche et l’autre pour la main droite. Le rang main gauche existe déjà. Nous allons créer les images de la main Droite par un simple retournement horizontal.

    Dupliquez le calque handL0k. Rendez-le seul visible et sélectionnez-le. Renommez-le en handR0K Appliquez Calque/Transformer/Miroir Horizontal.

    Agissez de la même façon sur les autres calques main gauche pour créer leur équivalent main droite.

    Ré-ordonnez les calques pour avoir une rotation horaire de haut en bas alternant Gauche et Droite :handL0k, handR0k, handL90k, handR90k, …, handR-90k.

  3. Création des images de la dimension 3 (z)

    La dimension 3 possède 2 rangs, un pour la couleur noire et l’autre pour la couleur bleue. Le premier rang, noir, existe déjà. On voit bien que les images de la dimension 3 vont être une duplication, en bleu, des images de la dimension 2. Nous aurons ainsi nos 16 images. Mais un alignement de 16 calques est difficile à gérer. Nous allons donc utiliser des calques à deux images.

    Sélectionnons le calque handL0k et rendons-le seul visible. Avec Image/Taille du Canevas, changeons la taille du canevas de ce calque en 60x30.

    Dupliquez le calque hand0k. Sur la copie, utilisez l’outil Remplissage pour remplir la main de bleu.

    Sélectionnez l’outil Déplacement. Double cliquez dessus pour accéder à ses propriétés. Cochez l’option « Déplacer le calque courant ». Déplacez la main bleue dans la partie droite du calque avec précision en vous aidant du zoom.

    Assurez-vous que seuls le calque handL0k et sa copie sont visibles. Cliquez droit sur la fenêtre des calques : appliquez la commande « Fusionner les calques visibles  » avec l’option « Étendre autant que nécessaire ». Vous obtenez ainsi un calque avec une main gauche noire à gauche et une main gauche bleue à droite. Renommez-le en « handsL0 ».

    Agissez de même sur les autres calques.

  4. Mise en ordre des calques

    Les calques doivent être rangés dans un ordre particulier pour que GIMP puisse retrouver l’image voulue à un moment donné de l’utilisation de la brosse. Nos calques sont déjà en ordre, mais nous devons comprendre plus généralement comment les avoir dans le bon ordre. La première méthode est mathématique : GIMP divise d’abord les 16 calques de la pile en 4, ce qui donne 4 groupes de 4 calques pour la première dimension. Chaque groupe représente une direction de la brosse. Puis il divise chaque groupe en 2, ce qui donne 8 groupes de 2 calques pour la deuxième dimension, chaque groupe représentant l’alternance G/D. Enfin une autre division par deux pour représenter une couleur au hasard entre noir et bleu.

    L’autre méthode est visuelle, basée sur la représentation du tableau 3D. La corrélation entre ces deux méthodes est donnée dans l’image suivante :

    Comment GIMP lira-t-il ce tableau ? GIMP commence par la première dimension qui est programmée pour un choix « angulaire », par exemple 90°. Dans ce rang 90°, en jaune, il choisit, dans la deuxième dimension, de façon « incrémentielle » une alternance G/D. Puis, dans la troisième dimension, sur un mode aléatoire, il choisit une couleur. Finalement, nos calques doivent avoir la disposition suivante :

  5. Voilà. Votre brosse est prête. Enregistrez-la d’abord au format .xcf, puis au format .gih avec les paramètres suivants :

    • Espacement : 100

    • Description : Mains

    • Taille des cases

    • Nombre de cases

    • Dimensions: 3

      • Dimension 1 : 4 rangs Sélection : Angulaire

      • Dimension 2 : 2 rangs Sélection : Incrémentielle

      • Dimension 3 : 2 rangs Sélection : Au hasard

    Placez votre fichier .gih dans le répertoire des brosses de GIMP, actualisez la boîte des brosses. Votre brosse est utilisable.

    Figure 7.19. Voici le résultat en traçant une sélection elliptique avec la brosse :

    Voici le résultat en traçant une sélection elliptique avec la brosse :

    Cette brosse alterne main droite et main gauche régulièrement, les couleurs noir et bleu au hasard, selon quatre directions de la brosse.